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Des victimes de viol lors
de la Deuxième
Guerre mondiale parlent
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Au moment de l'invasion
de l'Allemagne par les forces soviétiques, Ruth Schumacher, âgée alors de 19 ans,
est violée par quatre soldats de l’Armée rouge. Aujourd'hui, elle parle pour la
première fois.
"Les Américains se sont retirés de Halle et les Russes
sont arrivés. Mes amies ont pris la fuite, mais moi je ne pouvais pas courir à cause
d’une blessure aux jambes. C’est là que les Russes m’ont rattrapée et qu’ils m’ont
violée“. En cette fin juillet 1945, Ruth Schumacher est âgée de 19 ans. Elle est
violée par quatre soldats de l’Armée rouge à Halle, dans l’est de l’Allemagne.
Deux millions de femmes qui se trouvent sur le front soviétique à la fin de la Seconde
Guerre mondiale subissent le même sort. Des femmes qui se sont tues pendant des
décennies. Dans l’Allemagne d’après-guerre, à cause des crimes du régime nazi, personne
n’ose parler des victimes allemandes.
En Allemagne de l’Ouest, c’était un tabou politique, car on considérait que les
Allemands ne pouvaient pas avoir été victimes. Dans la zone d’occupation soviétique,
en RDA, il était interdit de parler des exactions et des sévices commis par les
soldats russes. Mais depuis quelques années, la parole se libère. Ces femmes qui
ont refoulé toute leur vie le souvenir de ces viols racontent.
Phillipp Kuwert, psychiatre de l’université de Greifswald, dans le Nord-Est de l’Allemagne,
recueille leur témoignage. Il conduit actuellement la première étude scientifique
sur le traumatisme qu’elles ont subi.
Évolution des mentalités
"Les choses sont en train d’évoluer. Plus de 60 ans
après la Seconde Guerre mondiale, il est enfin possible de parler de ce qui s’est
passé de manière différenciée. Un processus de mémoire collective est en train de
s’engager.“
Ce projet doit déboucher sur l’élaboration d’une thérapie ciblée, adaptée aux personnes
âgées. Car si les faits sont anciens, la traumatisme est bien présent. Comme Ruth
Schumacher qui n’a pas pu avoir d’enfants à cause de ce viol et qui a récemment
perdu son mari, nombre d’entre elles sont aujourd’hui seules face à leurs souvenirs.
"La peur vous tient et vous n’arrivez pas à vous en débarrasser. Elle est moins
forte qu’au début, mais la peur est toujours là."
Donner la parole à ces femmes et reconnaître leur souffrance est déjà une avancée
significative. D’autant que le viol comme arme de guerre est toujours d’actualité.
Depuis juin 2008, les violences sexuelles dans les conflits internationaux sont
considérées par l’Onu comme un crime contre l’humanité.
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Die in der Reportage genannte UN-Resolution hat der BdV kommentiert:
http://www.ostdeutsches-forum.net/aktuelles/2008/BdV-zu-UN-Resolution.htm;
Die Aussage von Frau Dreher könnte mit folgendem Text untermauert werden:
http://www.ostdeutsches-forum.net/Zeitgeschichte/Vergewaltigungen.htm
www.Ostdeutsches-Forum.net/fr
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